La rénovation d’un intérieur, et plus particulièrement la réfection d’un mur, peut sembler une tâche herculéenne. Pourtant, avec une méthode rigoureuse et les bons outils, la pose de plaques de plâtre se transforme en une opération accessible. L’enjeu est souvent double : obtenir une surface parfaitement lisse tout en optimisant l’espace. C’est notamment le cas lors de l’aménagement d’un mur situé derrière une cheminée, où chaque centimètre compte. La solution d’un doublage sur fourrures, plus mince qu’un système classique sur rails et montants, s’impose alors comme une évidence. Ce guide détaille, étape par étape, la marche à suivre pour mener à bien ce projet, de la sélection des matériaux à la touche de finition finale.
Table des matières
Choisir les matériaux adaptés pour la pose de placo
La plaque de plâtre : quel type pour quel usage ?
Le choix de la plaque de plâtre, communément appelée placo, est la première décision cruciale. La plus courante est la BA13, une plaque de 13 mm d’épaisseur à bords amincis, idéale pour faciliter la réalisation des joints. Cependant, l’environnement de la pose dicte des spécificités. Pour une zone comme un mur derrière une cheminée, la sécurité est primordiale. Il est donc impératif de se tourner vers une plaque de plâtre ignifugée, souvent reconnaissable à sa couleur rose. Elle offre une résistance au feu supérieure à une plaque standard. Pour les pièces d’eau, on privilégiera une plaque hydrofuge de couleur verte.
L’ossature métallique : le choix des fourrures
Pour créer un doublage mince et ainsi préserver l’espace habitable, l’option des fourrures métalliques fixées directement au mur est la plus pertinente. Contrairement au système de rails au sol et au plafond avec des montants verticaux, cette technique consiste à créer une ossature minimale. Les fourrures, généralement de type F530, sont des profilés en acier galvanisé qui serviront de support direct pour visser les plaques. Cette méthode est non seulement plus rapide à mettre en œuvre pour un doublage simple, mais elle représente aussi un gain de place de plusieurs centimètres, un atout non négligeable dans de nombreuses configurations de rénovation.
Visserie et accessoires indispensables
La réussite du projet dépend aussi de la qualité des accessoires. Il faut prévoir des chevilles adaptées à la nature du mur porteur (brique, parpaing, béton) pour une fixation solide des fourrures. Les vis à placo, spécifiques avec leur tête trompette, doivent avoir une longueur adaptée à l’épaisseur de la plaque. Pour une BA13, des vis de 25 mm sont la norme. Enfin, pour la phase de finition, l’enduit à joint et la bande papier (ou calicot) sont incontournables pour masquer les jonctions entre les plaques et les têtes de vis. Un bon outillage est également nécessaire.
| Épaisseur de la plaque | Longueur de vis recommandée |
|---|---|
| 13 mm (BA13) | 25 mm |
| 15 mm (BA15) | 35 mm |
| 18 mm (BA18) | 35 mm |
| Doublage (2xBA13) | 45 mm |
Une fois l’ensemble des matériaux et de l’outillage réuni, la phase de préparation du chantier peut commencer. C’est une étape fondamentale qui garantit la bonne adhérence et la planéité de la future cloison.
Préparer le mur et installer les fourrures
Diagnostic et préparation du support
Avant toute intervention, le mur existant doit être inspecté. Il doit être sain, sec et propre. Toute trace d’humidité doit être traitée à la source. Il faut retirer les anciens revêtements comme le papier peint ou la peinture écaillée, et gratter les parties friables. Un mur qui n’est pas parfaitement plan peut être rattrapé en jouant sur la fixation des fourrures, mais une préparation minutieuse simplifiera grandement la pose. Un bon nettoyage pour éliminer la poussière est la dernière action avant de passer au traçage.
Le traçage : une étape de précision
La précision est le maître-mot de cette étape. À l’aide d’un niveau à bulle, d’un mètre et d’un cordeau à tracer, il faut matérialiser l’emplacement vertical des futures fourrures. L’entraxe standard entre chaque fourrure est de 60 cm, ce qui permet de visser les bords de chaque plaque de plâtre (large de 120 cm) sur un profilé, ainsi qu’un profilé au centre de la plaque pour renforcer la structure. Un traçage impeccable est la garantie d’une ossature parfaitement d’aplomb et d’une pose de plaques facilitée.
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Fixation des fourrures au mur
Le traçage effectué, il est temps de passer à la fixation. On perce le mur aux emplacements marqués, à un intervalle régulier d’environ 60 cm sur la hauteur de chaque fourrure. On insère ensuite les chevilles adaptées au support. Les fourrures sont alors vissées au mur. Il est essentiel de vérifier constamment la verticalité avec le niveau à bulle. Si le mur présente des irrégularités, des cales peuvent être insérées entre la fourrure et le mur pour obtenir une surface parfaitement alignée. L’ensemble des fourrures doit former un plan unique et vertical, prêt à accueillir le parement.
L’ossature étant désormais en place, solide et plane, l’étape suivante consiste à habiller cette structure avec les plaques de plâtre, ce qui donnera sa forme définitive au mur.
Découper et fixer les plaques de plâtre
La découpe précise des plaques BA13
La découpe d’une plaque de plâtre est plus simple qu’il n’y paraît. Pour une coupe droite, on utilise une règle métallique et un bon cutter. Il suffit d’inciser le parement en carton d’un côté de la plaque, puis de la casser d’un coup sec vers l’arrière. Le carton du verso peut alors être coupé au cutter. Pour les découpes plus complexes, comme les passages de prises électriques ou d’interrupteurs, une scie à guichet ou une scie cloche montée sur une perceuse sera nécessaire pour un travail propre et ajusté.
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Le vissage des plaques sur l’ossature
La plaque, une fois découpée aux bonnes dimensions, est présentée contre l’ossature métallique. Il est recommandé de laisser un jeu de quelques millimètres avec le sol pour éviter les remontées d’humidité. Le vissage commence par les angles puis se poursuit sur le pourtour et au centre de la plaque, tous les 30 cm environ le long des fourrures. La vis doit être enfoncée juste assez pour que sa tête affleure la surface du carton sans le déchirer. L’utilisation d’une visseuse à placo avec un embout spécifique est fortement conseillée pour un réglage parfait de la profondeur de vissage.
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Les plaques sont maintenant solidement fixées, formant une nouvelle surface murale. Cependant, les jonctions et les points de vissage sont encore visibles. L’étape suivante, celle des joints, est déterminante pour obtenir un mur d’un seul tenant, parfaitement lisse.
Réaliser les joints pour une finition soignée
L’application de l’enduit et de la bande
La réalisation des joints, aussi appelée jointoiement, est l’étape qui demande le plus de soin pour un rendu invisible. On commence par garnir généreusement le creux formé par les bords amincis des plaques avec de l’enduit à joint. Sans attendre, on applique la bande à joint en papier, en la centrant bien sur la jonction. À l’aide d’un couteau à enduire, on la maroufle en appuyant fermement du centre vers les extrémités pour chasser l’excédent d’enduit et les bulles d’air. Les têtes de vis doivent également être masquées avec une touche d’enduit.
Les passes de finition
Après un temps de séchage complet de cette première passe (généralement 24 heures), une deuxième passe d’enduit, plus large, est appliquée par-dessus la bande pour la noyer complètement. Une fois sèche, un léger ponçage avec un papier de verre à grain fin permet d’éliminer les aspérités. Une troisième et dernière passe, encore plus large et plus fine, peut être nécessaire pour une finition parfaite, surtout si le mur est destiné à recevoir une peinture satinée ou brillante qui révèle le moindre défaut. Chaque passe doit être suivie d’un ponçage doux une fois l’enduit sec.
Le mur est maintenant uniforme et lisse. Il ne reste plus qu’à appliquer la touche finale qui lui donnera son aspect définitif et l’intégrera parfaitement à la décoration de la pièce.
Appliquer la peinture ou l’enduit pour un rendu parfait
La préparation avant la finition
Un travail de finition réussi commence par une préparation impeccable. Après le dernier ponçage des joints, toute la surface du mur doit être soigneusement dépoussiérée avec une brosse douce ou un chiffon humide. Cette étape est cruciale pour l’adhérence du revêtement final. Il est ensuite fortement recommandé d’appliquer une sous-couche d’impression sur l’ensemble de la surface. Elle permet d’uniformiser la porosité entre le carton des plaques et l’enduit des joints, garantissant ainsi un rendu homogène de la peinture et évitant les différences d’absorption.
Le choix de la peinture
Le choix de la finition dépend du style souhaité et de l’usage de la pièce. Peinture mate, velours, satinée ou brillante, chaque option a ses avantages. Pour un mur derrière une cheminée, au-delà de l’aspect esthétique, il peut être judicieux de se renseigner sur des peintures thermorésistantes qui supporteront mieux les variations de température. Les enduits décoratifs, comme le stuc ou le tadelakt, sont également une option pour un rendu plus texturé et original.
Techniques d’application pour un mur impeccable
Pour l’application de la peinture, la méthode classique reste la plus efficace. On commence par dégager les angles et les bords avec un pinceau à réchampir. Ensuite, on remplit les grandes surfaces au rouleau, en travaillant par zones d’environ un mètre carré. Il faut croiser les passes, d’abord verticalement puis horizontalement, et terminer par un lissage vertical de haut en bas pour un résultat sans traces. Généralement, deux couches sont nécessaires pour obtenir une couvrance parfaite.
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La technique générale étant maîtrisée, il convient de s’attarder sur les spécificités liées à la proximité d’une source de chaleur comme une cheminée.
Astuces pour la rénovation autour d’une cheminée
La sécurité avant tout : les normes à respecter
La proximité d’un foyer de cheminée impose des règles de sécurité strictes. La norme DTU (Document Technique Unifié) impose un écart au feu, c’est-à-dire une distance minimale entre le conduit de fumée ou le foyer et tout matériau combustible. L’utilisation de plaques de plâtre ignifugées (type F, de couleur rose) est non seulement recommandée mais souvent obligatoire dans cette zone. Elles sont conçues pour résister plus longtemps à l’action du feu. Il est impératif de se conformer à la réglementation en vigueur pour garantir la sécurité de l’installation.
Gagner de l’espace avec une ossature minimale
Comme évoqué précédemment, la rénovation d’un mur derrière une cheminée se fait souvent dans un espace de vie où chaque centimètre carré est précieux. La technique du doublage sur fourrures vissées directement au mur porteur est la solution idéale. Elle permet de créer un parement neuf et isolant avec une perte de profondeur minimale, de l’ordre de 3 à 4 centimètres seulement (épaisseur de la fourrure + plaque), contre 6 à 7 centimètres pour un système rails et montants classique.
Intégrer des éléments décoratifs
La rénovation est l’occasion d’intégrer des éléments esthétiques. La souplesse de la plaque de plâtre permet de créer des niches décoratives sur les côtés du foyer pour y ranger des bûches ou des objets. Ces aménagements peuvent être facilement construits avec la même ossature métallique et les mêmes plaques, permettant une intégration harmonieuse et sur mesure dans le nouveau mur. C’est une manière d’allier l’utile à l’agréable et de personnaliser son intérieur.
La rénovation d’un mur en plaques de plâtre est une succession d’étapes logiques qui, réalisées avec soin, mènent à un résultat professionnel et durable. Le choix de matériaux adaptés, notamment une plaque ignifugée près d’une cheminée, et l’option d’une ossature sur fourrures pour préserver l’espace, sont des décisions clés. Une préparation rigoureuse du support, une pose précise des plaques et un jointoiement méticuleux sont les garants d’une surface parfaite, prête à recevoir la finition qui signera la transformation de votre intérieur.
