Le collage des plaques de plâtre BA13 est une opération fondamentale dans l’aménagement intérieur, souvent perçue comme plus simple que la pose sur ossature métallique. Pourtant, sa réussite dépend d’une méthodologie précise et du respect de certaines règles de l’art. De la préparation du mortier à l’ajustement final de la plaque, chaque étape requiert un savoir-faire spécifique pour garantir un résultat impeccable, durable et sans défauts apparents. Loin d’être une simple affaire de force, le collage du placo est avant tout une technique qui, bien maîtrisée, assure des murs parfaitement lisses et solides, prêts à recevoir les finitions.
Table des matières
Comprendre les outils nécessaires pour coller du placo BA13
Le choix du mortier adhésif
L’élément central de la pose collée est, sans surprise, l’adhésif. Il ne s’agit pas de n’importe quelle colle, mais d’un mortier adhésif spécifique, communément appelé MAP. Des produits comme le Map Formule Plus de Placoplatre sont spécialement conçus pour offrir une excellente adhérence sur les supports maçonnés tout en permettant un certain temps d’ajustement. La préparation de ce mortier doit suivre scrupuleusement les indications du fabricant pour obtenir la consistance idéale, ni trop liquide, ni trop sèche.
Les instruments de mesure et d’ajustement
Pour garantir un résultat parfait, l’outillage de contrôle et de mise en place est indispensable. La précision est la clé d’un mur bien droit. Voici les outils incontournables :
- La règle de maçon : Essentielle pour vérifier la planéité de la pose sur de grandes longueurs. Elle sert de guide visuel pour l’alignement.
- Le niveau à bulle : Il permet de contrôler l’aplomb (la verticalité) et le niveau (l’horizontalité) de chaque plaque. Un oubli à cette étape peut entraîner des murs visiblement penchés.
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- Le maillet en caoutchouc et le martyr : Un « martyr » est une simple pièce de bois (un plat ou un bout de tasseau) que l’on place contre la plaque. On frappe sur cette pièce de bois avec le maillet pour ajuster la position de la plaque sans la marquer ni l’endommager. C’est une technique professionnelle qui préserve l’intégrité du parement en carton.
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Les accessoires de pose
Enfin, quelques accessoires facilitent grandement l’opération. Des cales en plastique ou en bois de différentes épaisseurs sont utilisées pour surélever légèrement la plaque du sol, évitant ainsi les remontées d’humidité, et pour la maintenir en place pendant le temps de séchage. Une auge propre et une truelle sont également nécessaires pour la préparation et l’application du mortier adhésif.
Une fois l’ensemble de l’outillage réuni, l’étape suivante consiste à s’assurer que le support qui accueillera les plaques est apte à garantir une adhérence optimale et durable.
Préparation des surfaces avant le collage
Diagnostic du support
Avant toute application de mortier, une inspection minutieuse du mur est impérative. Le support doit être sain, sec, propre et non friable. Il faut rechercher toute trace d’humidité, de moisissure ou de salpêtre, qui compromettrait l’adhérence de la colle. La planéité du mur doit également être vérifiée avec une grande règle. Des creux ou des bosses de plus d’un centimètre et demi pourraient compliquer le collage et nécessiter un redressement préalable ou une technique de pose adaptée.
Nettoyage et dépoussiérage
Un support propre est la condition sine qua non d’une bonne adhérence. Toute poussière, graisse ou ancienne peinture écaillée doit être éliminée. Un brossage énergique avec une brosse métallique suivi d’un dépoussiérage soigné est souvent suffisant. Pour les murs peints avec une finition brillante ou satinée, un léger ponçage est recommandé pour « casser » le brillant et créer une surface d’accroche mécanique pour le mortier.
Application d’un primaire d’accrochage
Sur les supports très poreux comme le béton cellulaire ou, à l’inverse, sur des supports très fermés et lisses, l’application d’un primaire d’accrochage est fortement conseillée. Ce produit régule la porosité du mur, empêchant celui-ci d’absorber trop rapidement l’eau du mortier adhésif, ce qui nuirait à sa prise. Il crée également un film d’adhérence qui renforce la liaison entre le mur et les plots de colle.
Le mur étant désormais prêt à recevoir la colle, il est temps de se concentrer sur la technique d’application du mortier, une phase décisive pour la solidité de l’ensemble.
Application du mortier adhésif : technique et astuces
La répartition des plots de colle
La méthode la plus courante consiste à appliquer le mortier adhésif en plots sur le dos de la plaque de plâtre ou directement sur le mur. La règle est de déposer des plots de colle de la taille d’une paume de main environ. Au centre de la plaque, ces plots doivent être espacés d’environ 20 centimètres les uns des autres. Cette répartition assure une adhérence homogène sur toute la surface centrale. Il est également judicieux de placer des plots autour des réservations, comme les boîtiers électriques, pour bien les solidariser et éviter tout mouvement lors de la pose de l’appareillage.
Le traitement spécifique des bords
C’est une astuce de professionnel qui fait toute la différence. Sur les bords de la plaque, il est fortement déconseillé de se contenter de plots espacés. Cela créerait ce que l’on appelle un « point souple ». Si une personne s’appuie à cet endroit, la plaque peut fléchir et provoquer la fissure des bandes à joint après finition. Pour éviter ce désagrément, il faut appliquer la colle en formant une rangée de plots très rapprochés, voire un fin boudin de colle. Cette précaution assure une rigidité parfaite des jonctions entre les plaques.
Comparatif de l’encollage selon le type de plaque
La technique d’encollage doit être adaptée si la plaque de plâtre est doublée d’un isolant (polystyrène, laine de roche). Dans ce cas précis, la méthode des plots espacés sur toute la surface, y compris les bords, est suffisante. L’isolant confère déjà une rigidité importante à l’ensemble, rendant le risque de « point souple » négligeable.
| Zone de la plaque | Technique pour BA13 standard | Technique pour BA13 + isolant |
|---|---|---|
| Centre | Plots espacés de 20 à 30 cm | Plots espacés de 20 à 30 cm |
| Bords | Plots très rapprochés ou cordon | Plots espacés de 20 à 30 cm |
| Objectif spécifique | Éviter les points souples aux jonctions | Adhérence générale suffisante |
Avec le mortier correctement appliqué, la plaque est prête à être mise en place contre le mur, une manœuvre qui demande autant de précision que de délicatesse.
Mise en place et ajustement des plaques

Le positionnement initial
Une fois la colle appliquée, la plaque est soulevée et présentée contre le mur. On la positionne en la laissant reposer sur des cales pour ménager un espace de quelques millimètres avec le sol. Il suffit ensuite d’appuyer fermement sur toute la surface pour que les plots de mortier s’écrasent et adhèrent au support. Cette première pression répartit la colle et assure le contact initial.
La méthode d’ajustement sans dommage
C’est ici qu’intervient une technique cruciale pour préserver l’état de surface de la plaque. Il est formellement déconseillé de taper directement sur la plaque avec une règle de maçon. Le métal de la règle, même utilisé sur le flanc, marquera inévitablement le parement en carton. Ces impacts, bien que discrets, réapparaîtront sous forme de traits après la mise en peinture, obligeant à un travail d’enduisage supplémentaire. La bonne méthode consiste à utiliser un martyr en bois. On pose ce dernier à plat contre la plaque et on tape dessus avec un maillet. Les coups, ainsi amortis et répartis, permettent d’enfoncer la plaque et de l’ajuster avec précision sans jamais l’abîmer.
Après l’ajustement principal, le travail de précision commence avec les outils de mesure pour s’assurer que le mur sera parfaitement droit.
Contrôle du niveau et finitions

La vérification de l’aplomb et de la planéité
Une fois la plaque ajustée au maillet, l’étape de contrôle est indispensable avant que la colle ne commence à prendre. À l’aide d’un grand niveau à bulle, on vérifie scrupuleusement la verticalité (l’aplomb) et l’horizontalité. Avec la règle de maçon, on contrôle l’alignement avec les plaques adjacentes déjà posées. De légers coups de maillet sur le martyr permettent de corriger les derniers millimètres jusqu’à obtenir un résultat parfait. Cette vérification doit être faite sur plusieurs points de la plaque.
Le nettoyage des excédents
Pendant l’ajustement, il est fréquent qu’un peu de mortier adhésif déborde sur les côtés de la plaque. Nous suggérons de racler ce surplus avec une truelle ou un couteau de peintre avant qu’il ne sèche. Un surplus de colle dans les joints pourrait en effet gêner la réalisation ultérieure des bandes. La plaque est ensuite laissée en place, calée, le temps que le mortier sèche complètement, généralement 24 heures.
Cette rigueur dans la pose et le contrôle permet d’obtenir une surface de qualité, mais elle n’est efficace que si l’on évite certaines erreurs courantes et que l’on travaille en toute sécurité.
Sécurité et erreurs à éviter lors de la pose
Les deux erreurs techniques majeures
Pour résumer les points de vigilance, deux erreurs doivent absolument être évitées pour garantir la qualité du travail :
- Négliger les bords de la plaque : L’oubli de renforcer l’encollage sur les pourtours d’une plaque standard est la cause principale de la fissuration des joints. Il faut impérativement créer une ligne de colle continue ou des plots très serrés pour éviter tout point souple.
- Frapper directement la plaque : L’utilisation d’une règle métallique comme outil de frappe est une fausse bonne idée. Elle cause des micro-impacts sur le parement qui ruinent la finition. L’usage d’un martyr en bois et d’un maillet est la seule technique professionnelle valable.
Précautions et équipement de sécurité
La manipulation des plaques de plâtre et la préparation du mortier ne sont pas sans risques. Le port d’un équipement de protection individuelle est recommandé. Des gants de manutention protègent des coupures et des irritations dues au mortier. Des lunettes de protection sont utiles lors de la préparation de la colle pour éviter les projections dans les yeux. Enfin, un masque anti-poussière est conseillé lors du gâchage du mortier en poudre.
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La maîtrise de la technique de collage du placo BA13 repose sur une série de gestes précis et de précautions. En suivant attentivement la méthode des plots, en portant une attention particulière au traitement des bords et en utilisant les bons outils pour l’ajustement, il est tout à fait possible d’obtenir un résultat digne d’un professionnel. Le contrôle systématique du niveau et le respect des règles de sécurité complètent ce savoir-faire, garantissant des murs solides, parfaitement droits et prêts pour les étapes de finition comme la réalisation des bandes à joint et la mise en peinture.








