Comment choisir ses menuiseries ?

Comment choisir ses menuiseries ?

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Le remplacement ou le choix des menuiseries pour une construction neuve représente une décision majeure, lourde de conséquences pour le confort et la performance énergétique d’un logement. Loin d’être un simple élément esthétique, une fenêtre, une porte-fenêtre ou une baie vitrée est une composante technique complexe qui influe directement sur l’isolation thermique, le confort acoustique, la luminosité et la sécurité de l’habitat. Face à la diversité des matériaux, des vitrages et des systèmes d’ouverture, il est essentiel de s’appuyer sur des critères objectifs pour faire un choix éclairé, un investissement qui valorisera durablement le patrimoine immobilier tout en allégeant les factures d’énergie.

Comprendre les différents matériaux de menuiserie

La structure d’une menuiserie, appelée dormant et ouvrant, constitue son squelette. Le matériau qui la compose détermine non seulement son apparence, mais aussi sa durabilité, son niveau d’isolation et l’entretien qu’elle nécessitera.

Le PVC : le choix de la praticité et du budget

Le polychlorure de vinyle, ou PVC, domine aujourd’hui le marché de la fenêtre en France, et ce pour de multiples raisons. Il présente un excellent rapport performance-prix, offrant des capacités d’isolation thermique et acoustique très satisfaisantes pour un coût maîtrisé. Matériau insensible à l’humidité et aux agressions climatiques, il ne nécessite qu’un entretien minimal, un simple nettoyage à l’eau savonneuse suffisant à lui redonner son éclat. Si on lui a longtemps reproché son esthétique basique, le PVC se décline désormais en de nombreuses teintes et finitions, y compris des imitations bois très réalistes.

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Le bois : l’authenticité et la performance naturelle

Matériau noble et chaleureux par excellence, le bois reste une valeur sûre pour son charme intemporel et ses performances isolantes naturelles. Il apporte une touche d’authenticité incomparable, particulièrement appréciée dans la rénovation de bâtiments anciens ou pour des constructions à caractère écologique. Cependant, cet atout esthétique a une contrepartie : le bois demande un entretien régulier. Il doit être traité avec une lasure ou une peinture tous les cinq à dix ans environ pour le protéger des intempéries et des insectes. Le choix de l’essence de bois (pin, chêne, bois exotique) influera sur sa résistance et son prix.

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L’aluminium : la modernité et la finesse des profilés

L’aluminium est le matériau de prédilection pour les architectures contemporaines. Sa grande rigidité permet de réaliser des menuiseries aux profilés très fins, favorisant ainsi un clair de vitrage maximal et une luminosité accrue. Il est idéal pour les grandes ouvertures comme les baies vitrées coulissantes. Longtemps pénalisé par sa conductivité thermique, l’aluminium moderne intègre systématiquement une technologie de rupture de pont thermique qui lui confère de bonnes performances isolantes. Inaltérable et disponible dans une palette de couleurs quasi infinie, il ne requiert aucun entretien particulier.

Les matériaux mixtes : le meilleur des deux mondes ?

Pour ceux qui ne veulent pas choisir, les menuiseries mixtes combinent les avantages de deux matériaux. La solution la plus répandue est le bois-aluminium, qui allie la chaleur et l’esthétique du bois à l’intérieur avec la résistance et la facilité d’entretien de l’aluminium à l’extérieur. Cette option représente le haut de gamme de la menuiserie et son coût est logiquement plus élevé.

Le choix du matériau du châssis est fondamental, mais il ne représente qu’une partie de la performance globale de la fenêtre. L’élément qui occupe la plus grande surface, le vitrage, joue un rôle tout aussi déterminant.

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Choisir le bon type de vitrage

Choisir le bon type de vitrage

Le vitrage a connu des évolutions technologiques majeures. Le simple vitrage est aujourd’hui obsolète en raison de ses performances thermiques indigentes. Le choix se porte désormais sur des solutions beaucoup plus efficaces.

Le double vitrage : la norme actuelle

Le double vitrage est aujourd’hui le standard pour toute construction ou rénovation. Il est constitué de deux feuilles de verre séparées par une lame d’air ou, pour plus d’efficacité, de gaz inerte (généralement de l’argon ou du krypton). Cette configuration réduit considérablement les déperditions de chaleur en hiver et limite la surchauffe en été. Un traitement de surface, appelé couche à faible émissivité, est souvent appliqué sur l’une des faces internes du verre pour améliorer encore davantage l’isolation.

Le triple vitrage : pour une isolation maximale

Comme son nom l’indique, le triple vitrage se compose de trois feuilles de verre et de deux lames de gaz. Il offre des performances thermiques exceptionnelles, ce qui le destine en priorité aux maisons passives ou à très basse consommation, ainsi qu’aux façades très exposées au froid et au vent, typiquement celles orientées au nord. Plus lourd et plus coûteux, il peut aussi légèrement réduire les apports solaires gratuits en hiver, un facteur à prendre en compte dans le bilan thermique global du logement.

Les vitrages spécifiques pour des besoins ciblés

Au-delà de l’isolation thermique, le vitrage peut répondre à des problématiques particulières. Il existe plusieurs options techniques :

  • Le vitrage à isolation acoustique renforcée : il utilise des verres d’épaisseurs différentes ou un verre feuilleté acoustique pour atténuer efficacement les nuisances sonores extérieures.
  • Le vitrage de sécurité : le verre feuilleté (type SP10) retarde les tentatives d’effraction, car les éclats de verre restent collés à un film plastique en cas d’impact. Le verre trempé, quant à lui, est plus résistant aux chocs thermiques et mécaniques.
  • Le vitrage à contrôle solaire : il intègre une couche qui réfléchit une partie du rayonnement solaire, ce qui est particulièrement utile pour les grandes surfaces vitrées orientées au sud afin d’éviter la surchauffe estivale.

Une fois le cadre et le vitrage définis, il convient de s’intéresser à la manière dont la menuiserie va s’intégrer dans le quotidien, ce qui passe par le choix de son mécanisme d’ouverture.

Opter pour le système d’ouverture adapté

Le type d’ouverture d’une fenêtre doit être choisi en fonction de la configuration de la pièce, de l’usage souhaité et de l’espace disponible.

Les ouvertures classiques : à la française et oscillo-battante

L’ouverture à la française, avec un ou deux battants s’ouvrant vers l’intérieur, est la plus répandue. Elle permet une ouverture totale et facilite le nettoyage des vitres depuis l’intérieur. Sa variante, l’oscillo-battante, est de plus en plus plébiscitée. Elle combine l’ouverture classique avec une ouverture en soufflet sur l’axe horizontal, idéale pour une aération sécurisée et continue, même par temps de pluie.

Les solutions pour optimiser l’espace : coulissantes et à galandage

Pour les grandes ouvertures comme les portes-fenêtres donnant sur une terrasse ou un balcon, le système coulissant est une solution très pratique. Les vantaux glissent les uns sur les autres, n’empiétant ainsi pas sur l’espace de vie intérieur. La version à galandage pousse ce concept encore plus loin : les vantaux disparaissent complètement à l’intérieur de la cloison murale, offrant une ouverture maximale et une transition fluide entre l’intérieur et l’extérieur.

Ces différents assemblages de matériaux, de vitrages et de mécanismes se traduisent par des niveaux de performance qu’il est indispensable de savoir évaluer pour faire le bon choix.

Évaluer les performances thermiques et acoustiques

évaluer les performances thermiques et acoustiques

Pour comparer objectivement les menuiseries, il faut se référer à des indicateurs de performance normalisés. Ces coefficients techniques sont les véritables cartes d’identité d’une fenêtre.

Décrypter les coefficients de performance

Plusieurs indicateurs clés permettent de juger de la qualité d’une menuiserie. Ils sont généralement regroupés sur une étiquette énergie.

Coefficient Signification Comment l’interpréter ?
Uw Coefficient de transmission thermique de la fenêtre (cadre + vitrage). Plus il est bas, plus la fenêtre est isolante. Une bonne fenêtre a un Uw inférieur ou égal à 1,3 W/m².K.
Sw Facteur solaire. Il mesure la capacité de la fenêtre à laisser passer la chaleur du soleil. Plus il est élevé, plus la fenêtre capte d’énergie solaire gratuite en hiver. On vise un Sw supérieur à 0,3.
Tlw Facteur de transmission lumineuse. Il indique la quantité de lumière naturelle qui traverse le vitrage. Plus il est élevé, plus la fenêtre est lumineuse. Un bon Tlw est supérieur à 0,6.
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Comprendre l’isolation acoustique

L’isolation phonique est mesurée par l’indice d’affaiblissement acoustique, noté Rw, et exprimé en décibels (dB). Cet indice indique le nombre de décibels que la fenêtre est capable d’atténuer. Plus le chiffre est élevé, meilleure est l’isolation. Pour un environnement urbain bruyant, il est recommandé de choisir des fenêtres avec un indice Rw supérieur à 35 dB.

Ces performances techniques ont bien entendu une incidence sur le coût global du projet, un aspect qui doit être analysé en tenant compte des aides financières existantes.

Analyser le prix et les subventions disponibles

L’acquisition de nouvelles menuiseries représente un investissement conséquent. Il doit être planifié en intégrant le coût des matériaux, de la pose, mais aussi les dispositifs d’aide qui peuvent en alléger la charge.

Le coût des menuiseries : un investissement variable

Le prix d’une fenêtre varie fortement en fonction du matériau, du type de vitrage, des dimensions et du système d’ouverture. Le PVC reste la solution la plus économique, tandis que l’aluminium et les menuiseries mixtes se situent dans la fourchette haute. Il est primordial de ne pas considérer uniquement le prix d’achat, mais de raisonner en termes de coût global, incluant les économies d’énergie réalisées sur le long terme.

Les aides financières pour la rénovation énergétique

Dans le cadre de la transition énergétique, l’État a mis en place plusieurs dispositifs pour encourager les travaux de rénovation performants, dont le changement de fenêtres. Parmi les principales aides, on retrouve :

  • MaPrimeRénov’ : une aide versée par l’Anah (Agence nationale de l’habitat), dont le montant dépend des revenus du foyer et du gain écologique des travaux.
  • L’éco-prêt à taux zéro (éco-PTZ) : il permet de financer les travaux sans payer d’intérêts.
  • La TVA à taux réduit à 5,5 % : elle s’applique directement sur la facture du matériel et de la pose.

Pour être éligible à la plupart de ces aides, il est impératif de faire appel à un artisan certifié RGE (Reconnu Garant de l’Environnement).

Une fois le produit choisi et le financement établi, la dernière étape, et non la moindre, est celle de la mise en œuvre, qui doit être compatible avec la structure existante du bâtiment.

Considérer l’installation et la compatibilité avec l’existant

Une menuiserie performante mal posée perdra une grande partie de ses bénéfices. La qualité de l’installation est donc aussi cruciale que la qualité du produit lui-même.

La dépose totale ou la rénovation sur dormant existant ?

Deux techniques principales coexistent pour le remplacement de fenêtres. La rénovation sur dormant existant consiste à fixer le nouveau cadre de fenêtre sur l’ancien, qui est conservé. C’est une méthode rapide et moins coûteuse. La dépose totale, elle, implique de retirer intégralement l’ancienne menuiserie. Plus complexe, elle garantit cependant une meilleure étanchéité, une isolation périphérique optimale et une surface vitrée maximale.

Respecter les contraintes d’urbanisme et de copropriété

Avant de commander ses menuiseries, il est indispensable de se renseigner sur les règles en vigueur. Le Plan Local d’Urbanisme (PLU) de la commune peut imposer des contraintes sur les matériaux ou les couleurs. De même, dans un immeuble en copropriété, le règlement peut dicter l’aspect extérieur des fenêtres afin de préserver l’harmonie de la façade. Une déclaration préalable de travaux en mairie est souvent nécessaire.

Le choix final de vos menuiseries est donc l’aboutissement d’une réflexion qui doit équilibrer de nombreux paramètres. De la sélection du matériau à la validation des performances thermiques, en passant par le type de vitrage et d’ouverture, chaque critère contribue à la réussite du projet. Il s’agit d’un investissement pour plusieurs décennies, qui améliorera significativement le confort de vie, valorisera le bien immobilier et contribuera à la maîtrise des dépenses énergétiques. La consultation de professionnels qualifiés reste la meilleure garantie pour mener à bien cette opération technique et essentielle.

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