La transformation d’une buanderie en salle de bains est un projet ambitieux qui se décompose en plusieurs étapes techniques. Après le carottage de la dalle pour les futures évacuations, le chantier entre dans une phase structurante : la création de l’ossature métallique. Cette structure, composée de rails et de montants, est le squelette qui accueillera l’isolation et les plaques de plâtre. Sa mise en œuvre, bien que classique, requiert méthode et précision pour garantir la planéité et la solidité des futures cloisons. C’est le fondement sur lequel reposeront tous les aménagements à venir, de la niche de douche à la séparation avec la baignoire.
Table des matières
Préparation de la zone et outils nécessaires
Le traçage laser pour une implantation au millimètre
Avant toute intervention, la première étape consiste à définir l’emplacement exact des futures cloisons. L’utilisation d’un laser de chantier est ici primordiale. Posé au sol, il projette une ligne parfaitement droite qui sert de guide pour le rail inférieur. Plus important encore, il reporte cette même ligne au plafond avec une verticalité parfaite, assurant un alignement impeccable de la structure. Ce traçage doit intégrer toutes les épaisseurs à venir : l’isolant, le rail lui-même, la plaque de plâtre, et même le revêtement final comme la faïence. Chaque millimètre compte, notamment autour des ouvertures comme les portes et les fenêtres, où les repères doivent être scrupuleusement respectés pour un résultat final impeccable.
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Niveau Laser Chantier Autonivelant 360° x 4, Lazer Niveaux 4D 16 Lignes Laser, Autonivellement et Mode Pulsé Extérieur, 2 x Batterie, Nivellement Automatique, Support Rotatif, Télécommande
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Niveau Laser,Niveau Laser Rouge Autonivelant Kiprim LV1R Laser Croix avec 2 Modes 2 Lignes 2 Piles AA Etui de Protection IP54 pour Extérieur et Intérieur
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Niveau laser vert CIGMAN avec nivellement automatique et mode manuel, mode impulsion de 30 m, 4 niveaux de luminosité, haute précision ± 0,3 mm/1 M, comprend des piles AA et un support
L’inventaire des outils indispensables
La réalisation d’une ossature métallique ne s’improvise pas et nécessite un équipement adapté. Un outillage de qualité est le garant d’un travail rapide et soigné. Il convient de distinguer les outils de mesure et de traçage, les outils de découpe et les outils de fixation.
- Mesure et traçage : Mètre ruban, crayon de charpentier, équerre et niveau laser.
- Découpe : Une simple cisaille à tôle, aussi appelée grignoteuse, peut suffire pour des besoins ponctuels. Pour un chantier de plus grande envergure, une guillotine pour profilés métalliques, comme la Stud Cutter, offre une coupe nette, sans étincelle et d’une rapidité incomparable.
- Fixation et assemblage : La fixation des rails dépend du support. Pour une dalle en béton, un cloueur à béton est un atout majeur en termes de vitesse. Pour l’assemblage des montants, la pince à sertir est l’outil de référence, créant une liaison solide par poinçonnage, sans l’ajout de vis. Des vis autoforeuses restent cependant nécessaires pour les assemblages complexes, comme dans les angles.
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Pince a Sertir Placo Pince à Sertir pour Cloison Sèche Pinces pour Plaques de Plâtre Acier Robuste Poignée Boulon Sertissage Cloisons Sèches Pinces à Cloison Haute Résistance Sèche
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Pince à sertir les profilés - 280 mm
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VOREL PREEL Pince à sertir profilée pour cloison sèche 300 mm 0,5-0,8 mm
La préparation minutieuse du chantier et la sélection rigoureuse des outils sont les fondations d’une installation réussie. Une fois les lignes directrices tracées et l’équipement rassemblé, l’étape suivante consiste à matérialiser la structure en découpant les profilés à la bonne dimension.
Mesure et découpe des rails et montants
La prise de cotes : une rigueur absolue
La précision des mesures est une condition non négociable. Il faut mesurer la hauteur entre le sol et le plafond à plusieurs endroits le long du tracé, car les sols et plafonds anciens sont rarement parfaitement de niveau. On retiendra toujours la mesure la plus courte pour la découpe des montants verticaux. On soustrait généralement un centimètre à cette mesure pour faciliter l’insertion des montants dans les rails haut et bas. Cette marge de manœuvre permet un emboîtement aisé sans forcer sur la structure, tout en garantissant un contact suffisant pour le sertissage.
Comparaison des méthodes de découpe
La découpe des profilés en acier galvanisé peut s’effectuer de plusieurs manières, chacune ayant ses avantages et ses inconvénients. Le choix de l’outil dépendra de la taille du chantier et du budget alloué. La qualité de la coupe est essentielle pour assurer un assemblage parfait des éléments.
| Outil de découpe | Avantages | Inconvénients |
|---|---|---|
| Cisaille à tôle | Peu coûteuse, maniable, ne nécessite pas d’électricité. | Lente pour les grandes quantités, peut déformer légèrement les bords, effort physique requis. |
| Guillotine (Stud Cutter) | Coupe extrêmement rapide, nette et sans bavure. Pas d’étincelles (sécurité). Idéale pour les coupes en série grâce à une butée réglable. | Investissement initial plus important. Moins mobile qu’une cisaille. |
| Meuleuse d’angle | Rapide, polyvalente. | Fortement déconseillé : produit des étincelles qui détruisent la protection anti-corrosion de l’acier galvanisé, bruyant, dangereux. |
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STUD CUTTER - Guillotine pour profilés métalliques
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DUOTOP - Guillotine à rails et montants de 48 mm et tiges filetées de 6 mm (M6)
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STUD CUTTER - Guillotine pour profilés métalliques & Stanley FATMAX Cisaille Aviation Tête Droite Acier Forgé Chromé Double Action de Pivot pour Plus de Puissance Poignées Ergonomiques Gamme
Une fois tous les montants et les rails découpés aux bonnes longueurs, l’étape de l’assemblage peut commencer. Il s’agit maintenant de fixer les rails qui forment le périmètre de la cloison au sol et au plafond.
Fixation des rails au sol et au plafond

Ancrage solide des rails au plafond
La fixation du rail supérieur est une étape critique pour la stabilité de l’ensemble. Il est impératif de se visser dans une structure porteuse. Dans le cas d’un plafond en plaques de plâtre sur fourrures métalliques, il faut repérer l’emplacement de ces fourrures pour y visser le rail. Si le plafond a été réalisé en amont, des repères sur les murs ou un détecteur de métaux peuvent aider à les localiser. Une bonne pratique consiste à appliquer un cordon de colle polymère au dos du rail avant de le visser. Cela assure une liaison parfaite et prévient toute vibration. Dans certains cas, si l’ossature du plafond n’est pas alignée avec la future cloison, il peut être nécessaire d’ajouter des renforts en bois entre les solives pour créer un point d’ancrage solide.
Mise en place des rails au sol
Avant de fixer le rail au sol, il est recommandé de coller une bande résiliente sous sa semelle. Cette fine bande de mousse permet de désolidariser la cloison de la dalle, améliorant ainsi l’isolation acoustique en limitant la transmission des bruits d’impact. Pour la fixation sur une dalle en béton, deux méthodes principales s’opposent : le vissage traditionnel (perçage, cheville, vis) et le clouage. L’utilisation d’un cloueur à béton, comme le Dewalt DCN890, représente un gain de temps considérable. La puissance de l’outil permet d’ancrer le rail solidement en quelques secondes. Il faut cependant veiller à ne pas espacer excessivement les fixations, une distance de 30 à 50 cm est généralement suffisante. Attention, la puissance du clouage peut parfois légèrement déformer les ailes du rail, un phénomène sans gravité qui se corrigera lors de la pose des montants.
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Pistolet à clous manuel, pistolet à clous 5 vitesses avec 300 clous ronds, pistolet à clous pour béton et acier, pistolet à clous portable pour coupe-fil/plafond avec gants (Vert, L)
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Risegun Cloueur Beton, Pistolet à Clous Manuel, outil de fixation murale à 5 vitesses, cloueuse pneumatique silencieuse, cloueuse murale réglable pour plafond, installation de fixations, cache-fils
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Pistolet à ongles à air comprimé professionnel, cloueuse à ongles avec 30 clous ronds, idéal pour ciment, fer et béton, cloueuse décorative pour murs et travaux de rivetage
Le cadre de la cloison étant désormais solidement ancré, il est temps de lui donner du volume en installant les montants verticaux et en s’assurant de l’équerrage parfait de la structure.
Assemblage des montants et vérification des angles
Le calepinage et le positionnement des montants
Le calepinage consiste à déterminer l’emplacement de chaque montant vertical. L’entraxe standard est de 60 cm ou 40 cm, en fonction de la largeur des plaques de plâtre et de la rigidité souhaitée. Un entraxe de 40 cm est souvent privilégié pour les pièces d’eau qui recevront une faïence lourde. On commence généralement le calepinage à partir d’une ouverture (porte ou fenêtre). Les montants sont simplement insérés en biais dans le rail du haut puis redressés pour s’emboîter dans le rail du bas. Ils sont ensuite positionnés à leur emplacement définitif, en vérifiant leur aplomb avec un niveau à bulle.
La technique du sertissage pour un assemblage durable
Le sertissage est la méthode professionnelle pour solidariser les montants aux rails. Une pince à sertir vient poinçonner les deux épaisseurs de métal simultanément, créant une liaison mécanique très résistante. Cette technique est bien plus rapide que le vissage et ne crée aucune surépaisseur qui pourrait gêner la pose des plaques. Il existe des pinces manuelles à une ou deux mains, et même des modèles sur batterie pour un confort d’utilisation optimal sur de grands chantiers. Un ou deux points de sertissage par jonction (en haut et en bas de chaque montant) sont suffisants.
La réalisation des angles et des montants doublés
Les angles et les jonctions de cloisons nécessitent une attention particulière pour être robustes. Un angle sortant est généralement réalisé avec trois montants : un premier montant classique, contre lequel vient se placer un second montant tourné à 90 degrés. Un troisième montant est ensuite placé dos à dos avec le premier pour créer une surface plane de chaque côté de l’angle. Pour les montants qui doivent être doublés (par exemple autour d’une porte), il est crucial qu’ils soient parfaitement alignés. L’utilisation d’un aimant puissant permet de les maintenir face à face pendant le sertissage ou le vissage, garantissant une surface parfaitement plane pour la fixation des plaques.
La structure principale prend forme, mais elle doit maintenant être adaptée pour intégrer parfaitement les éléments spécifiques du bâti comme les fenêtres et les portes.
Intégration des fenêtres et portes dans la structure

L’encadrement des ouvertures pour éviter les fissures
Une erreur fréquente de débutant est de faire coïncider un joint de plaque de plâtre avec le montant d’un encadrement de porte ou de fenêtre. Avec les vibrations répétées dues à l’ouverture et à la fermeture, une fissure apparaît inévitablement à cet endroit. La règle d’or est de toujours encadrer l’ouverture avec une plaque pleine. La découpe doit se faire en « L » ou en « drapeau ». Concrètement, la plaque de plâtre posée au-dessus de la porte ou de la fenêtre doit déborder d’au moins 40 cm de chaque côté de l’ouverture. Cela implique d’adapter le calepinage des montants pour que les joints de plaques tombent en dehors de ces zones de contrainte.
Création des linteaux et des allèges
Pour réaliser la partie horizontale au-dessus (linteau) et en dessous (allège) d’une fenêtre, on utilise des sections de rail. On coupe un morceau de rail de la largeur de l’ouverture, puis on découpe les ailes de chaque côté sur quelques centimètres pour ne conserver que la semelle. Ces « languettes » sont ensuite repliées à 90 degrés et vissées sur les montants verticaux qui encadrent l’ouverture. On insère ensuite un montant coupé à la bonne longueur dans ce rail horizontal pour rigidifier l’ensemble. Cette structure simple mais efficace assure la continuité de l’ossature et fournit un support solide pour la fixation des plaques de plâtre.
Avec une ossature complète, rigide et prête à recevoir son habillage, la réflexion se porte désormais sur les étapes finales qui donneront à la cloison ses performances et sa fonctionnalité.
Conseils pour l’isolation et finitions
Préparation pour l’isolation thermique et phonique
L’ossature métallique est maintenant prête à accueillir l’isolant. L’espace créé entre les montants est idéal pour y glisser des panneaux de laine de verre, de laine de roche ou d’autres isolants biosourcés. Le choix de l’isolant dépendra des performances thermiques et acoustiques recherchées. Pour cette rénovation spécifique, une solution innovante sera utilisée, un matériau qui assure à la fois l’isolation thermique, phonique, l’étanchéité à l’eau et à l’air, dispensant ainsi de la pose d’une membrane d’étanchéité à l’air traditionnelle.
Anticiper les éléments à venir : niches et renforts
C’est le moment idéal pour penser aux finitions et aux aménagements spécifiques. La création d’une niche de douche, par exemple, se fait en ajoutant des rails et des montants supplémentaires à la structure existante pour former le cadre de la niche. De même, si un meuble lourd, un lavabo suspendu ou des barres d’appui doivent être fixés au mur, il est indispensable d’intégrer des renforts en bois (type OSB ou contreplaqué) entre les montants à la hauteur voulue. Ces renforts fourniront un ancrage solide et sécurisé, bien plus fiable qu’une simple cheville dans la plaque de plâtre.
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Niche de douche à carreler - 40 x 30 cm - 9 cm
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Niche de douche à carreler - 40 x 20 x 5,5 cm
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Lot de 2 niches à carreler étanches - formats intérieurs 40 x 30 cm - 9 cm de profondeur
Le choix de la plaque de plâtre adaptée
Le choix du parement final est crucial, surtout dans une salle de bains. Il est impératif d’utiliser des plaques de plâtre hydrofuges (de couleur verte, type H1) dans toutes les zones exposées à l’humidité. Ces plaques sont spécialement traitées pour résister à l’eau et empêcher le développement de moisissures. Elles constitueront la surface finale sur laquelle viendront se poser l’enduit, la peinture ou la faïence.
La construction de l’ossature métallique est une étape fondamentale qui conditionne la qualité de l’ensemble de la rénovation. De la précision du traçage initial à l’anticipation des finitions, chaque détail compte. La maîtrise des techniques de découpe et d’assemblage, comme le sertissage, assure la création d’une structure droite, solide et durable. C’est sur cette base saine que les prochaines étapes, comme l’isolation et la pose des plaques, pourront se dérouler dans des conditions optimales, menant à la réalisation d’une salle de bains fonctionnelle et esthétique.








